Cannonball le T11 de Michel Vaillant (saison 2)

Michel Vaillant ! S’il est la référence absolue pour tous les pilotes, dans toutes les disciplines de sports mécaniques, il est aussi devenu la référence des Youtubeurs. L’un d’eux, POG, lui lance publiquement un challenge : rallier Los Angeles depuis New York sur le réseau routier, sur une voiture de série dans une course sans règles, sans gain et sans lauriers : la fameuse « Cannonball ». Alors qu’il juge ce défi puéril et dangereux, notre pilote préféré est pourtant forcé de l’accepter par sa femme Françoise, nouvelle patronne des usines Vaillante qui y voit là un formidable coup Marketing pour le lancement du nouveau modèle de la marque, la « MontlHéry ». Aidé de sa famille et de l’incontournable Steve Warson, Michel Vaillant ne va pas compter ses sueurs froides ! Entre complot, chantage et affreux jeu macabre, le champion va devoir garder son flegme et ses nerfs d’acier habituels !

Couverture de Cannonball — © Michel Vaillant – Marc Bourgne, Denis Lapière et Olivier Marin – Dupuis

Ce nouvel épisode de la collection poursuit le chantier entrepris depuis le lancement de la « saison 2 » en 2012, poursuivre la série la plus légendaire et populaire sur les sports automobiles tout en la modernisant. A cet égard, « Cannonball » remplit parfaitement la mission, et chaque connaisseur de Michel Vaillant pourra retrouver dans cette nouvelle aventure les fondamentaux de la série : un héros courageux ayant des valeurs, l’implication de la famille Vaillant et des amis proches, et bien sur de belles voitures puissantes, sans oublier l’essentiel : la course. La course, oui, mais pas que. Derrière l’intrigue simple et linéaire du défi du Cannonball, entre équipée sauvage et morceaux de bravoure obligatoires, Denis Lapière place la trame d’une autre histoire plus énigmatique qui poursuivra le héros tout au long des 56 pages jusqu’à la surprendre, en même temps que les lecteurs en fin d’ouvrage. Les enjeux économiques et une certaine énigme policière rythment également l’album, comme souvent dans la collection même si celle-ci utilise ici les moyens modernes de la haute technologie. Le scénariste adapte aussi la structure du récit afin de la moderniser par rapport aux albums de Jean Graton, tout en en respectant la forme classique. Le découpage est ainsi plus aéré, mais n’en oublie pas les narratifs emblématiques de la série, tout comme les VRAOOOUM ou autres bruits de moteur évidemment présents !

Page 3 de Cannonball — *© Michel Vaillant – Marc Bourgne, Denis Lapière et Olivier Marin – Dupuis*

A l’image du scénario, s’il est plus aéré que celui de Graton, le dessin reste fidèle à la série. Précis, dynamique, vif et agréable, il est tout à fait légitime pour illustrer l’épopée de la famille Vaillant. Marc Bourgne et Olivier Marin s’adaptent à l’univers de notre pilote préféré pour nous faire vivre avec entrain sa traversée de Etats-Unis avec à la clef de superbes cases, notamment les séquences nocturnes magnifiées par leurs belles couleurs, tout comme la superbe couverture parfaitement élaborée pour garnir les têtes de gondoles. Les héros sont également bien restitués : à côté d’un Michel Vaillant toujours beau et baraqué, on retrouve un Steve Warson qui n’a pas perdu son physique athlétique (même s’il est maintenant affublé d’un étonnant nez un peu crochu) et son côté casse-cou malgré son nouveau rôle de sénateur des USA. Françoise, la femme du héros, est quant à elle plus belle que jamais. Comme toujours dans Michel Vaillant, on retrouve des personnalités réelles, toujours ressemblantes et réussies, à l’image du pilote français Romain Grosjean, ou de POG, héros à part entière de cette aventure

Page 4 de Cannonball — *© Michel Vaillant – Marc Bourgne, Denis Lapière et Olivier Marin – Dupuis*

« Cannonball » est ainsi un bel album divertissant, classique, et ne propose pas de surprises jusqu’aux dernières pages, intrigantes et mystérieuses. En effet, si elle respecte les codes de la collection originale, cette reprise de Michel Vaillant est dans cette « Saison 2 » une suite d’épisodes qui, telle une série de plateformes appelle dans sa conclusion la suivant. Le héros est ainsi balloté de toutes parts, tout comme le lecteur qui attend avec impatience le prochain tome.